Panaït Istrati et Les Récits d’Adrien Zograffi: Préfaces

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Panaït Istrati, un nom qui n’est pas si connu dans la littérature universelle, même mondiale, mais toutefois lié à l’identité nationale. Un véritable « Gorki des pays balkaniques », comme on l’avait surnommé, nonobstant un écrivain qui réussit à susciter l’intérêt, au moins pour qui veut le découvrir.

Feuilletant récemment Les Récits d’Adrien Zograffi, la nouvelle mentionnée auparavant, j’ai eu l’idée d’écrire sur la préface de ce livre parce que, pourquoi pas, ça pourrait être utile et attractif pour le public général.  

Et en effet, parce qu’il y a aussi les petits détails biographiques, les faits de vie, pour ainsi dire, de l’auteur, de l’homme Panaït Istrati qui découlent de ces quelques pages.

Né d’un père qui semble avoir immédiatement disparu et d’une mère roumaine, qui était paysanne.

« Il est né à Braïla, en 1884, d’un contrebandier grec, qu’il n’a point connu, et d’une paysanne roumaine, une femme admirable, dont la vie de travail sans relâche lui fout vouée. »

Dans l’esprit d’aventure, ou « poussé par un démon de vagabondage », dans les mots de Romain Rolland, il quitte la maison à l’âge surprenant, au moins pour nos jours, de douze ans.

Au lieu de débuter dans le domaine de la littérature, il choisit plutôt de mener une vie errante, désordonnée. C’est belle la manière dans laquelle on décrit :

 « Vingt ans de vie errante, d’extraordinaires aventures, de travaux exténuants, de flâneries et de peine, brûlé par le soleil, trempé par la pluie, sans gîte et traqué par les gardes de nuit, affamé, malade, possédé de passions et crevant de misère. 

Il fait tous les métiers : garçon de cabaret, pâtissier, serrurier, chaudronnier, mécanicien, manœuvrier, terrassier, déchargeur, domestique, hommesandwich, peintre d’enseignes, peintre en bâtiment, journaliste, photographe… »

Il dépasse des lieux et pays très éloignés et exotiques comme « l’Egypte, la Syrie, Jaffa, Beyrouth, Damas et le Liban, l’Orient, la Grèce, l’Italie ».

Il confesse lui-même avec beaucoup de sincérité, à propos de son statut d’écrivain : « Je ne suis pas un écrivain de métier, et je ne le serai jamais. Le hasard a voulu que je sois pêché à la ligne, dans les eaux profondes de l’océan social, par le pêcheur d’hommes de Villeneuve (Romain Rolland). »

Et à son tour, Panaït Istrati se souvient de ses occupations de jeunesse, disant que « Livré à moi seul, je ne suis capable de faire autre chose que de la peinture en bâtiment, de la photo de plein air et d’autres œuvres communes, à la portée de tout le monde. »

La relation d’amitié et celle professionnelle, implicite, entre l’écrivain roumain et Romain Rolland sont dûes à une tentative de suicide échouée, plus précisément à une lettre de janvier 1921 :

« Dans les premiers jours de janvier 1921, une lettre me fut transmise, de l’hôpital de Nice. Elle avait été trouvée sur le corps d’un désespéré qui venait de se trancher la gorge. On avait peu d’espoir qu’il survécût à sa blessure. Je lus, et je fus saisi du tumulte du génie. Un vent brûlant sur la plaine.

C’était la confession d’un nouveau Gorki des pays balkaniques. On réussit à le sauver. Je voulus le connaître. Une correspondance s’engagea. Nous devînmes amis. » 

Et ensuite :

« Il (Panaït Istrati) est conteur-né, un conteur d’Orient, qui s’enchante et s’émeut de ses propres récits, et si bien s’y laisse prendre qu’une fois l’histoire commencée, nul ne sait, ni lui-même, si elle durera une heure, ou bien mille et une nuits ».

Finalement, à la question qui est Panaït Istrati, je dirais l’homme plein de vie et de volonté, libre et aventureux, l’homme derrière l’écrivain.

Sources (pour toutes les citations):

  • Panaït Istrati, Les Récits d’Adrien Zograffi. Kyra Kyralina, Éditions Minerva, Bucarest, 1984, p. VII-8.

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