Traduction : Eliza Gagu
Les tatouages sont devenus une pratique habituelle parmi les jeunes gens, même si, sur certains points, ils sont encore mal vus. Les uns les considèrent un moyen détestable d’attirer l’attention et de mutiler ton corps à vie, en soutenant qu’une telle décision ne s’accompagne que de regrets, et les autres admirent cet art vivant transposé sur sa propre peau. Mais, la plupart de ceux qui décident vraiment de faire cette sorte de changement à leur corps ont des raisons beaucoup plus intéressantes que le désir « d’attirer l’attention ».
Le tatouage est pratiqué depuis l’Antiquité
Le tatouage peut également avoir des raisons religieuses ou rituelles. Conformément à Historia.ro, on a découvert le corps d’un homme estimé à plus de 5000 ans, qui avait autour de ses chevilles et ses genoux des lignes et des points semblables à ceux obtenus par le tatouage. Une autre découverte, cette fois-ci d’une momie d’un dirigeant, fit remonter à la surface un corps plein de dessins représentant toutes sortes d’animaux fantastiques.
D’autres peuples primitifs utilisaient aussi cette pratique pour marquer une transition symbolique de l’enfance à l’adolescence ou à l’âge adulte, pour montrer le statut social ou pour classer la personne en question dans une catégorie particulière, le plus souvent s’agissant des criminels et des condamnés. Le tatouage permanent était aussi un indicateur du paiement des taxes quant aux esclaves de l’Empire Romain. D’autres peuples pratiquants sont les Égyptiens, les Amérindiens, les groupes indigènes Aïnous, les peuples de Sibérie et d’autres, selon Descoperă.ro.
Pour plus d’informations sur l’histoire du tatouage, vous pouvez consulter ce site.
Chaque homme a une opinion différente sur les tatouages
Il y a diverses approches en ce qui concerne les tatouages, certaines négatives, d’autres positives, parfois voire neutres. Dernièrement, j’ai rarement rencontré des réactions hostiles, mais je suis convaincue qu’il y a des personnes tatouées qui font face encore à des préjugés, surtout s’ils ont plus de tatouages que les autres et des tatouages qui sont visibles.
Le tatouage n’est pas un révélateur de comportement ou de personnalité
C’est vrai, cela peut exprimer une partie de la nature de cette personne-là, mais d’ici à la critiquer ou à l’offenser c’est un long chemin. Une opinion négative peut être vite étouffée en regardant ailleurs ou – un peu plus compliqué – de se rendre compte que ce qu’une personne choisit d’imprimer sur son corps ne nous regarde pas. Il me semble parfaitement normal de ne pas plaire à tout le monde, mais complètement exagéré d’offenser quelqu’un en face sur cette raison.
Il y a aussi des personnes qui ne critiquent pas et même admirent, ce qui me fait plaisir, parce que je me rends compte que certaines opinions commencent à changer, et cette pratique se généralise et, petit à petit, se normalise. De plus, certaines personnes sont polies et demandent avant de toucher les tatouages (comme explication : les personnes tatouées passent du temps à nettoyer et à soigner la zone tatouée afin de rester belle le plus longtemps possible, et chaque personne étrangère qui la touche sans consentement n’est pas bienvenue).

Quelle est l’histoire cachée derrière ce tatouage-là ?
Le plus probable, les personnes tatouées ont reçu au moins une fois la question « Qu’est-ce que cela signifie ? ». C’est une question tout à fait pertinente, car une date particulière, quelques mots ou même un dessin plus spécial, tout cela suscite la curiosité des gens. En ce qui me concerne, ce genre de questions me détermine à me bloquer toujours, pour deux raisons complémentaires. L’une serait que je ne sais pas comment expliquer à la personne qui me pose des questions que je ne veux pas partager l’histoire de mon tatouage.
Il ne s’agit pas du tout d’une histoire de vie et de mort, mais seulement d’un désir de garder certaines choses seulement pour moi. Il y a aussi le fait que, chaque fois que j’essayais d’expliquer, je remarquais à quel point je me sentais mal à l’aise face aux réactions des gens à cette explication. La plus fréquente réaction est la perplexité et la plus désagréable est la moquerie quand j’essaie de donner la traduction exacte du message du tatouage.
La contrainte d’avoir un tatouage avec message
La deuxième raison est encore plus surprenante, peut-être parce qu’elle entraîne beaucoup plus de critiques. Il y a aussi le cas où un tatouage n’est qu’un tatouage, un dessin imprimé à jamais sur la peau et rien de plus. Je ne sais pas comment il est possible, mais c’est comme s’il avait une histoire derrière lui, ce serait plus facile à l’accepter. En échange, si l’on n’a pas d’autre raison que d’aimer l’image du tatouage, l’état des choses n’est plus le même.
Il devient soudainement plus facile de dire à quelqu’un qu’il regrettera qu’il se soit fait tatouer si, en fait, le tatouage ne signifie rien. Peut-être oui, peut-être non. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut éviter de culpabiliser ceux qui se sont fait tatouer une ou plusieurs fois, tout simplement parce que les raisons pour lesquelles ils ont fait cela ne correspondent pas vraiment à nos attentes. Je proposerais ici une vision légèrement différente : un tatouage peut être un accessoire qui devient une partie de vous. S’il a aussi un but esthétique, il me semble que c’est plus que suffisant.
Finalement, n’oublions pas qu’il s’agit encore d’une forme d’art, d’une combinaison de la technique et du talent sur une toile vivante, où l’on ne doit pas un contexte ou une explication pour l’admirer. Le contexte concerne l’intimité de cette personne. Moi, je préfère admirer un tatouage à distance sans faire pression à cette personne pour qu’elle m’explique le pourquoi du comment, mais plutôt où est situé son tatouage et si elle avait eu mal dans cette zone.
Comment je vais être embauché si j’ai des tatouages ?
Un autre problème lié au fait de se faire tatouer son corps concerne l’incertitude de trouver un emploi. Le plus souvent, on pense que les tatouages peuvent être un critère de sélection en fonction duquel on est rejetés, mais je n’ai jamais compris pourquoi. Je ne pense pas qu’un tatouage ait quelque chose à dire sur les compétences professionnelles d’une personne et encore moins sur son éducation et ses connaissances. Très probablement, on a établi le lien en utilisant comme exemple des professions où les tatouages ne sont pas acceptés, mais cela ne s’applique pas à tous les emplois.
Au contraire, quant à moi, ce mythe a été démonté lorsqu’on m’a embauchée pour la première fois, et à cet emploi toutes les personnes avaient au moins un tatouage. Et celles qui n’en avaient pas ne semblaient pas avoir de problème avec cela. Il est très probable qu’il y a encore des situations dans lesquelles les tatouages visibles ne sont pas vus d’un bon œil, comme lors d’une interview, mais j’espère que ce type de pensée disparaîtra petit à petit.

Les tatouages – une source inépuisable de mythes
On a créé autour des tatouages une sorte de toile de mythes semblable à une toile d’araignée. Il est même possible que quelqu’un qui ait toujours voulu se faire tatouer renonce à ce désir, car il s’est heurté à toutes sortes d’idées nées de diverses situations. Aujourd’hui, on peut combattre facilement ces idées si nous les regardons sous un aspect objectif. Par exemple, les gens craignent souvent que leurs tatouages deviennent verts avec le temps ou, pire, qu’ils s’infectent.
Mais nous ne devons pas nous inquiéter si nous nous informons auparavant. Nous nous informons, pour le début, sur les lieux où l’on fait des tatouages, sur les tatoueurs et leur style et nous choisissons la meilleure option pour nous, en tenant compte aussi des recommandations ou de leur portfolio. En outre, après avoir imprimé le tatouage, le tatoueur informe le client sur les soins du tatouage : quelle pommade utiliser, combien de fois, pendant combien de temps, pour une récupération optimale. Par conséquent, un tatouage réalisé par un professionnel, correctement soigné (et à long terme !) sera conservé dans une belle forme le plus longtemps possible.
Finalement, je constate que, généralement, l’attitude envers les tatouages va dans le bon sens. Je ne pense pas qu’on doit les exalter ou qu’ils doivent apparaître sur les corps de tous. Je pense juste que nous pouvons arriver à un point où nous ne regardons pas les tatouages avec autant d’étonnement ou nous ne ressentons pas le besoin d’en donner notre avis.
Bien sûr, les perspectives peuvent être différentes, mais elles ont toutes en commun le désir de transformer votre corps en quelque chose qui fait partie de vous.
J’aimerais savoir si d’autres personnes qui ont des tatouages se retrouvent dans les situations énumérées dans cet article, donc si vous vous êtes également confronté.e.s aux sentiments mentionnés ci-dessus, dites-le-nous dans les commentaires !
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