Le pasoptisme, le mouvement le plus important du XIXe siècle en Roumanie

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Auteur : Bianca Cimpoi

Traduction : Stănescu Andreea

Le pasoptisme apparaît dans la première moitié du XIXe siècle, entre 1830 et 1860, l’année la plus importante étant 1848, d’où le nom de ce mouvement révolutionnaire et démocratique. Avant qu’elle ne commence, le traité d’Adrianople a été conclu en 1829, offrant la liberté de commerce et le remplacement des dominations phanariotes par des dominations terrestres.

Le pasoptisme s’inscrit dans un contexte européen qui éclate le 12 janvier 1848 à Palerme, en Italie. Ceux qui ont dirigé le pasoptisme ont voulu que la révolution soit simultanée dans les trois provinces roumaines, afin que l’importance des événements soit remarquée et, surtout, prise en compte par les puissances suzeraines.

Les leaders culturels du pasoptisme sont Ion Heliade Rădulescu, qui encouragera les débuts littéraires, et Mihail Kogălniceanu, qui composera plus tard « Dacia literară ». En mars 1848, une assemblée populaire se tient à Iasi où est publié le document écrit par Vasile Alecsandri intitulé « Pétition de proclamation ». Le document était de nature modérée par crainte d’une intervention russe.

Le pasoptisme préconise une réforme administrative et fiscale, une réforme agricole, une modernisation de l’enseignement et la création d’une garde nationale. Les révolutionnaires moldaves ont été arrêtés par le dirigeant Mihail Sturza.  Certains d’entre eux parviennent à s’échapper et se réfugient en Transylvanie et en Bucovine. À Tchernivtsi, Mihail Kogalniceanu a publié le document politique « Les souhaits du parti moldave ».  

Le pasoptisme prévoyait la réforme du pays en améliorant la situation des paysans, appelés « clăcași », l’autonomie par rapport aux puissances suzeraines et la réalisation de l’Union entre la Moldavie et la Valachie, suzeraines et la réalisation de l’Union entre la Moldavie et la Valachie. En Valachie, la révolte éclate en juin 1848 avec une assemblée populaire à Islaz.

Les révolutionnaires y ont publié la « Proclamation d’Islaz ». Mieux organisés, ils s’emparent du pouvoir, forçant le dirigeant Gheorghe Bibescu à abdiquer. Un gouvernement révolutionnaire est formé, comprenant Ion Heliade Rădulescu, Nicolae Golescu, C.A. Rosetti et Nicolae Bălcescu. Lorsque la Russie est intervenue, l’Empire Ottoman a exigé la démission du gouvernement révolutionnaire et son remplacement par un lieutenant de la monarchie.  

Les révolutionnaires de Valachie ont adopté les résolutions suivantes : 

  • la libération des prisonniers politiques, 
  • l’abolition des privilèges de la noblesse, 
  • le drapeau tricolore. 

Le document « Proclamation d’Islaz » divise les pouvoirs de l’État en deux : L’Assemblée Législative et le Seigneur. La révolution a été vaincue par l’intervention des troupes ottomanes en septembre 1848 après la bataille de la colline de Spiri.  En Transylvanie, en mai 1848, il y eut un grand rassemblement de Roumains à Blaj. 

Simion Bărnuțiu a écrit le document « Pétition Nationale ». Elle réclamait l’indépendance des Roumains, l’abolition du servage et la représentation des Roumains sur le plan politique et administratif. Face au désaccord avec les révolutionnaires hongrois, les Roumains s’organisent militairement, dirigés par Avram Iancu. Politiquement, les révolutionnaires roumains étaient coordonnés par le Conseil National Roumain, basé à Sibiu et dirigé par Andrei Saguna. 

Les principaux objectifs nationaux, politiques et socio-économiques du pasoptisme étaient les suivants : 
  • la suppression de la domination étrangère et de l’ingérence étrangère dans les affaires des terres roumaines, 
  • la suppression des privilèges féodaux, 
  • la reconnaissance et le respect des libertés civiles et la solution du problème paysan, par l’émancipation et la dépossession des paysans. 

Du point de vue social, l’objectif était de moderniser la société roumaine, de réaliser l’émancipation nationale, afin d’atteindre l’indépendance. Le pasoptisme est considérée comme une période de renaissance en matière de presse, de culture et de science. 

« Curierul românesc » apparaît, sous la direction de Ion Heliade Rădulescu. À Iasi Gheorghe Asachi coordonne  « Albina românească », et à Brasov « Gazeta de Transilvania » apparaît avec l’aide de George Barițiu avec le supplément littéraire « Foaie pentru minte, inimă și literatură ». Les bases de la culture roumaine sont également posées avec « Dacia literară », sous la direction de Mihail Kogălniceanu qui veut créer une nouvelle langue et une nouvelle littérature, l’unité de la nation et du pays, qui était autrefois un tout, l’ancienne province de Dacie. 

Le premier numéro du magazine s’intitule « Introduction » et constitue l’article programme de la société nouvellement fondée. Il critique les traductions et propose la création d’une littérature originale basée sur les idées suivantes : inspiration de l’histoire, coutumes des beautés de la patrie, comme il l’affirme.

Mihail Kogălniceanu déclare qu’il critiquera le livre et non la personne, encourageant les écrivains de l’époque à créer une littérature unique et à faire entendre leur voix, quelle que soit la province à laquelle ils appartiennent.  Le pasoptisme est le mouvement le plus important du XIXe siècle pour la promotion des idées de liberté et d’indépendance nationale. Elle représente également un moment de renaissance pour la littérature, la culture, la science et une nouvelle vision de l’État roumain. 

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Vous pouvez également lire cet article en roumain

Sources: Pașoptism

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